Oui ! mon bonheur – veut rendre heureux !
Tout bonheur veut rendre heureux !
Voulez-vous cueillir mes roses ?
Il faut vous baisser, vous cacher,
Parmi les ronces, les rochers,
Souvent vous lécher les doigts !
Car mon bonheur est moqueur !
Car mon bonheur est perfide ! –
Voulez-vous cueillir mes roses ?
Friedrich Nietzsche, Gai Savoir, prélude en rimes, 9, 1882
3 commentaires
Comments feed for this article
5 mai 2010 à 17:16
arbrealettres
trouver un bonheur roses sans épines
est un problème … épineux! (-:
je ne connaissais pas de poèmes de Niestzche,
c’est léger et taquin et un peu ironique
mais original!!
Merci de cette découverte
Ch
5 mai 2010 à 17:29
Ad
Salut Arbre à Lettres !
Tout le prologue du « Gai Savoir » est constitué de je ne sais plus combien de petits poèmes de ce genre, au moins une soixantaine ! J’en ai posté un autre, regarde dans le classement par auteur à Nietzsche. Après, il doit bien y avoir d’autres poèmes ailleurs dans son oeuvre…
Ironique, oui, mais léger, je ne sais pas : il y a quelque chose d’inquiétant dans son bonheur…
27 juillet 2010 à 21:19
shaman
si cueillir une rose a son prix, ô belle couronne d’épines, crucifions les tigres des petites princesses, entre toutes les roses, seule la sienne mérite une religion, mais Nietzsche ne disait -il pas: « tout ce qui a son prix n’a que peu de valeur »? ( mais je ne parle pas des rose-croix…lol)