La sirène a retenti Les ouvriers aux traits tirés
se tiennent debout derrière leurs machines délabrées
sous les panneaux interdisant de dire Les moteurs toussent
les roues commencent à tourner une série d’images et de clichés
s’égrène sur la chaîne de montage
et passe sous les yeux rougis
des vérificateurs Chaque mot est approché de la lumière
tourné et retourné inspecté de tous côtés
avant d’être ajusté aux phrases et aux structures
puis transmis aux manœuvres qui soudent
les adjectifs aux noms
Un vieux travailleur se penche en fronçant les sourcils
un sens a failli s’égarer il l’écarte adroitement
sans se faire remarquer et d’un coup de pied
l’envoie sous la machine
***
« L’usine de poésie » de Keith Barnes, dans Né sous les éclats des vitres, 1967
2 commentaires
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27 novembre 2018 à 11:55
gerard
vous pourriez mettre le titre de la photo !
28 novembre 2018 à 14:55
Langda
Bonjour. Quand vous abordez un inconnu dans la rue, j’espère que vous le saluez avant de vous exclamer brutalement sur ce qui vous dérange chez lui… Il y a déjà le copyright sur la photo. Je ne connais pas le titre. Si vous le connaissez, vous pouvez me le dire ici et je le rajouterai. Mais tomber uniquement sur ce genre de commentaire impoli me donne surtout envie de supprimer ce blog que je n’alimente plus depuis des années. Au revoir.