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Vraiment pas gai, ce texte d’Abd Al Malik, mais c’est un de mes préférés, et il est très bien interprété. J’aime énormément le moment où l’on comprend qui parle à l’enfant et où la boucle se boucle (dans la 4e strophe, puis dans la dernière).

 

Circule Petit
circule parc’que sinon tu resteras petit même quand tu s’ras grand
Petit tu sais
on s’est tellement affirmé en disant Nan
infirmé dans la négation
qu’c’est notre monde tout entier qu’est devenu prison
même qu’on n’y avait jamais été
même qu’on n’y avait jamais été en prison
c’est pas la rue en elle-même
c’est pas juste la cité HLM
c’est la perception qu’on a d’nous-mêmes
à travers elle
c’est la perception qu’on a d’nous-mêmes
au travers d’elle

 

Circule Petit
circule parc’qu’on risque de t’écraser si on t’voit pas
Petit tu sais
beaucoup sont morts parc’qu’ils étaient pas en accord avec eux-mêmes
parc’qu’ils voulaient juste être raccords avec le décor
parc’qu’on supporte pas d’pas faire corps avec le reste
avec le reste on s’sent être, on s’sent plus fier
c’est pas la rue en elle-même
c’est pas juste la cité HLM
c’est la perception qu’on a d’nous-mêmes
à travers elle
c’est la perception qu’on a d’nous-mêmes
au travers d’elle

 

Circule Petit
circule parc’que ces traîtres
parc’qu’ils t’diront tous qu’ils t’aiment
Petit tu sais
jusqu’à c’qu’ils t’envient pour une raison ou une autre
alors ils diront qu’ils t’ont vu faire
ou diront alors qu’il s’agissait d’un autre
ou qu’il s’agissait de rien
Mais c’est rien justement qu’ils veulent que tu deviennes
rien
alors comment te dire alors faut chérir ceux et celles dont les yeux te disent qu’ils t’seront toujours fidèles
c’est pas la rue en elle-même
c’est pas juste la cité HLM
c’est la conception qu’on a d’nous-mêmes
à travers elle
c’est la perception qu’on a d’nous-mêmes
au travers d’elle

 

Circule Petit
circule parc’qu’on n’est pas éternels
parc’qu’rester immobiles c’est la mort certaine
Petit tu sais
j’ai pas toujours été là
j’ai pas toujours bu comme ça
j’ai pas toujours été ivre mort comme ça
allongé à même le sol comme ça
j’ai été le même que toi et y’avait le même que moi
sauf qu’au lieu d’une bouteille il tenait une seringue et du sang lui coulait du bras
c’est pas la rue en elle-même
c’est pas juste la cité HLM
c’est la perception qu’on a d’nous-mêmes
à travers elle
c’est la perception qu’on a d’nous-mêmes
au travers d’elle

 

Circule Petit
circule parc’que sinon tu resteras petit même quand tu s’ras grand
Petit tu sais
on s’est tellement affirmé en disant Nan
infirmé dans la négation
qu’c’est notre monde tout entier qu’est devenu prison
Circule Petit
circule
Circule Petit
circule
Y’a rien à voir

 

Je n’étais rien, ou bien quelque chose qui s’en rapproche,
J’étais vain et c’est bien c’que contenaient mes poches,
J’avais la haine, un mélange de peur, d’ignorance et de gêne,
Je pleuvais de peine, de l’inconsistance de ne pas être moi-même.
J’étais mort et tu m’as ramené à la vie,
Je disais « j’ai, ou je n’ai pas » ; tu m’a appris à dire « je suis »,
Tu m’as dit : « le noir, l’arabe, le blanc ou le juif sont à l’homme ce que les fleurs sont à l’eau »…

Oh toi que j’aime, eh toi, que j’aime.
J’ai traversé tant d’avenues, tellement attendu ta venue
Qu’à ta vue, je ne savais plus si c’était toi, si c’était moi
Si c’était toi, Eh, toi que j’aime je crée ton nom
Dans le désert des villes que j’traversais car
Sûr de ton existence, je savais que tu m’entendrais…
Eh, toi, que j’aime, Oh, toi… que j’aime

Je n’étais rien, ou bien quelque chose qui s’en rapproche,
J’étais vain et c’est bien c’que contenaient mes poches,
J’avais la haine, un mélange de peur, d’ignorance et de gêne,
Je pleuvais de peine, de l’inconsistance de ne pas être moi-même.
J’étais mort et tu m’as ramené à la vie :
Je disais « j’ai, ou je n’ai pas » ; tu m’a appris à dire « je suis »,
Tu m’as dit: « le noir, l’arabe, le blanc ou le juif sont à l’homme ce que les fleurs sont à l’eau »…

Oh, toi que j’aime et toi, que j’aime
Ni la rue, ni les drames, ne m’ont voilé à ta vue
Même au plus bas, même quand j’disais que tout était foutu!
Je t’aimais comme si je te voyais,
Car si je ne te voyais pas, je savais que j’étais vu par toi,
Eh, toi que j’aime… Tu es un lion et ton coeur est un soleil,
L’ultime secours de ceux perdus dans leur sommeil,
Eh, toi, que j’aime, Oh, toi… que j’aime

Je n’étais rien, ou bien quelque chose qui s’en rapproche,
J’étais vain et c’est bien c’que contenaient mes poches,
J’avais la haine, un mélange de peur, d’ignorance et de gêne,
Je pleuvais de peine, de l’inconsistance de ne pas être moi-même.
Tu es, tu es l’alchimiste de mon coeur
Eh, toi, que j’aime, Oh, toi… que j’aime,
Eh…. oh, toi que j’aime…

***

Abd Al Malik, « L’Alchimiste », album Gibraltar, 2006

Ce que j’écris :

La phrase qui tue :

Peu m'importe.
Peu m'importe quoi ? Je ne sais 
pas ; peu m'importe.
                    Fernando Pessoa

Classement par auteurs

Haïku !!!

Sans savoir pourquoi
                     j'aime ce monde
   où nous venons mourir___

                 Natsume Sôseki

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