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Insectes de familles différentes
Se croisant sur un brin d’herbe.
Quelques attouchements d’antennes,
Puis chacun repart de son côté.

(Je mets le blog en pause pour une semaine pour cause de vacances. Bon été à toutes et à tous et à bientôt !)

– Enfance et poésie ! Que l’une est éphémère et que l’autre est trompeuse ! L’enfance est un papillon qui se hâte de brûler ses blanches ailes aux flammes de la jeunesse, et la poésie est semblable à l’amandier : ses fleurs sont parfumées et ses fruits sont amers.

***

Gaspard de la Nuit, 1842

Dessin d’Aloysius Bertrand

Je continue dans la série comparaisons saugrenues. Ca se passe pendant les guerres de religion. Les protestants accusent Ronsard d’être prêtre et de mener en parallèle une vie de païen. Ronsard répond qu’il n’est que clerc, et pour se payer la tronche de ses adversaires, qui prêchent en même temps le retour à la pureté de l’Evangile et la guerre, se compare à un « limaçon d’Avril », « guerrier de jardins » tout ce qu’il y a de plus pacifiste et inoffensif (mais il a quand même un peu exhorté les catholiques à massacrer les protestants dans des oeuvres antérieures…) :

Par le trou de la chape aparoist élevé
Mon col brave & gaillard, comme le chef lavé
D’un limaçon d’Avril, qui traine en mainte sorte
Par un trac limonneux le beau palais qu’il porte
Et desur l’herbe tendre errant deça dela
Dresse parmi les fleurs les deux cornes qu’il ha :
Un guerrier de jardins, qui se paist de rousée
Dont sa ronde maison est par tout arrousée.
Ainsi paroist mon chef, & me sens bien heureux
De faire cet estat si saint & genereux.

***

Ronsard,  Responce aux injures et calomnies de je ne scay quels Predicans, et Ministres de Geneve, v577-586
chape : ici manteau de clerc.
col : cou
chef : tête
limaçon : escargot
par le trac limonneux : sur le chemin boueux
rousée / arousée : rosée / arrosée

Si vous aimez les comparaisons épiques saugrenues, en voilà une : Ulysse, qui n’a vraiment pas de chance, vient de s’échapper de l’île de Calypso, sur un radeau. Poséidon déclenche alors un orage qui le jette à l’eau. Qui reste dans le radeau ? Je vous aide, son nom est Personne… Heureusement, Athéna s’arrange pour qu’Ulysse puisse s’accrocher à un rocher ; mais l’orage le déloge vite, ce qui donne lieu à une comparaison surprenante…

Il échappa ainsi ; mais au retour, fondant sur lui,

le choc terrible du ressac le rejeta au large.

Comme quand le poulpe qu’on arrache à sa retraite

emporte des cailloux accrochés à ses tentacules,

Ulysse avait laissé attachés au rocher

des lambeaux de ses mains hardies ; le flot le recouvrit.

***

L’Odyssée, chant V, v. 430-435

Comme on passe en été le torrent sans danger,
Qui soulait* en hiver être roi de la plaine,
Et ravir par les champs d’une fuite hautaine
L’espoir du laboureur et l’espoir du berger :

Comme on voit les couards animaux outrager
Le courageux lion gisant dessus l’arène,
Ensanglanter leurs dents, et d’une audace vaine
Provoquer l’ennemi qui ne se peut venger :

Et comme devant Troie on vit des Grecs encor
Braver les moins vaillants autour du corps d’Hector :
Ainsi ceux qui jadis soulaient*, à tête basse,

Du triomphe romain la gloire accompagner,
Sur ces poudreux tombeaux exercent leur audace,
Et osent les vaincus les vainqueurs dédaigner.

***

Joachim du Bellay, Les Antiquités de Rome, XV, 1558

*soulait, aient : verbe souloir, « avoir l’habitude de + infinitif »

Ce que j’écris :

La phrase qui tue :

Peu m'importe.
Peu m'importe quoi ? Je ne sais 
pas ; peu m'importe.
                    Fernando Pessoa

Classement par auteurs

Haïku !!!

Sans savoir pourquoi
                     j'aime ce monde
   où nous venons mourir___

                 Natsume Sôseki

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