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Blonde blonde
était la femme disparue entre les pavés
si légers qu’on les aurait crus des feuilles
si grands qu’on eût dit des maisons

C’était je m’en souviens un lundi
jour où le savon fait pleurer les astronomes

Le mardi je la revis
semblable à un journal déplié
flottant aux vents de l’Olympe
Après un sourire qui fila comme une lampe
elle salua sa soeur la fontaine
et retourna dans son château

Mercredi nue blême et ceinte de roses
elle passa comme un mouchoir
sans regarder les ombres de ses semblables
qui s’étendaient comme la mer

Jeudi je ne vis que ses yeux
signaux toujours ouverts pour toutes les catastrophes
L’un disparut derrière quelque cervelle
et l’autre fut avalé par un savon

Vendredi quand on aime
est le jour des désirs
Mais elle s’éloigna en criant
Tilbury tilbury ma flûte est perdue
Va-t-en la rechercher sous la neige ou dans la mer

Samedi je l’attendais une racine à la main
prêt à brûler en son honneur
les astres et la nuit qui me séparaient d’elle
mais elle était perdue comme sa flûte
comme un jour sans amour

Et j’attendais dimanche
mais dimanche ne vint jamais
et je restai dans le fond de la cheminée
comme un arbre égaré

***

Benjamin Péret, « La semaine pâle », in Le Grand Jeu, 1928 (éd. Gallimard)

Ce que j’écris :

La phrase qui tue :

Peu m'importe.
Peu m'importe quoi ? Je ne sais 
pas ; peu m'importe.
                    Fernando Pessoa

Classement par auteurs

Haïku !!!

Sans savoir pourquoi
                     j'aime ce monde
   où nous venons mourir___

                 Natsume Sôseki

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