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Ni entendre une voix de l’au-delà.nazim_hikmet2
Ni mettre dans le tissu des lignes
…………………………….la chose ineffable.
Ni ciseler la rime avec le soin d’un orfèvre.
Ni belles paroles, ni verbe profond…
Ce soir, Dieu soit loué,
………………..je suis au-dessus
……………………………bien au-dessus de tout cela.

Nâzim Hikmet, Il neige dans la nuit et autres poèmes, Poésie / Gallimard.


"Nous commencerons par invoquer la Terre.
Toi qui es Terre,
             il faut savoir t'aimer.
En toi reposent le grain de nos moissons,
                              et les assises de nos maisons.
Dans ton sein, notre fer et notre charbon,
dans ton sein, notre vie,
                                      éphémère comme les vents,
                                                                         en toi...
Toi qui te nommes Terre,
                        tu changes sans répit.
Tu nous créas dans les gouttes de ton eau.
Nous te transformons
                      et nous nous transformons..."
Ainsi parle la page 21.
Sélime referma le livre.
Comprendre,
                     c'est chanter le premier chant de la liberté.
Et Sélime,
               fils-de-Chabane,
                                        chante...

***

Nazim Hikmet, Sélime, fils-de-Chabane et son Livre, VI

Je suis couché de tout mon long,
                     au fin fond de l'Atlantique, Père Pèlerin,
                                      appuyé sur un coude,
                                                 au fin fond de l'Atlantique.

Je lève les yeux :
je vois un sous-marin,
là-haut, très haut, au-dessus de ma tête,
il glisse à cinquante mètres de profondeur,
tel un poisson, Père Pèlerin,
reclus et muet dans sa cuirasse et dans l'eau,
                                         tel un poisson.

[...] La lumière pénètre jusqu'à quatre cents mètres,
puis ce sont les ténèbres immenses,
                                                  profondes.
De temps en temps seulement,
                   des poissons étranges passent dans l'ombre,
                                                      l'éclaboussent de lumière.
Ensuite, il n'y a plus rien.
Plus rien,
        jusqu'au fond,
                  rien que les eaux,
                                   couches après couches,
                                                        épaisses, absolues,
                                                                      et tout en bas,
                                                                                    moi.
Je suis couché de tout mon long, Père Pèlerin,
couché de tout mon long au fin fond de l'Atlantique,
                               appuyé sur un coude,
                               je regarde vers en haut.
L'Europe et l'Amérique, au-dessus de l'Atlantique,
                                  ça fait deux,
                                           mais pas au fond,
                                                là, c'est tout un.

[...] Les pétroliers font feu,
et crachant leurs hommes et leurs cargaison,
                              ils se mettent à sombrer.
Mazout, pétrole, essence,
la surface de la mer prend feu.
Là-haut coule un fleuve de flammes,
gras et gluant,
                     un fleuve de flammes, mon cher,
rouge, bleu, noir,
un paysage de chaos primitif,
et tout près de la surface, dans l'eau, une belle pagaille :
explosions, désagrégations,
regarde ce pétrolier qui coule,
il a l'air d'un somnambule,
                              d'un lunatique.
Pour lui, plus de chaos,
il pénètre dans le paradis de l'univers marin,
il descend, sans cesse,
il se perd dans les ténèbres aquatiques,
il ne tiendra pas, il sera mis en pièces,
et son mât, mon ami, ou sa cheminée,
                viendra échouer à mes côtés.       

***

Nazim Hikmet, En cette année 1941, extrait

Halil regarde le soleil,
il est là,
            loin, très haut,
rond
            rouge
                      et terne au-delà de la poussière.
Halil referme la fenêtre,
baisse les paupières.
Dans sa tête le soleil :
une masse de flammes, trois millions de fois deux mille millions de tonnes,
ni bon,
           ni mauvais,
                      ni beau,
                            ni laid,
                                ni juste,
                                      ni injuste,
une vie immense
          sans bornes,
une puissance de 100000 CV par mètre carré, ni nuit
          ni matin
                 ni espoir
                        ni hélas
                             ni haut
                                   ni bas
des trombes
         de gaz
                 blancs
soufflant à six cent mille kilomètres à l'heure,
atomes à l'état d'ions,
et c'est encore la mort,
                        et à nouveau la naissance
                                           et à nouveau la plénitude
avec des ruptures
            et des bonds
sans début ni fin
                      et qui ne m'est pas lié
           et qui existait avant moi
                                         et qui existera après moi.

***

Nazim Hikmet, En cette année 1941, extrait

Ce que j’écris :

La phrase qui tue :

Peu m'importe.
Peu m'importe quoi ? Je ne sais 
pas ; peu m'importe.
                    Fernando Pessoa

Classement par auteurs

Haïku !!!

Sans savoir pourquoi
                     j'aime ce monde
   où nous venons mourir___

                 Natsume Sôseki

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