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Le Beau Tétin
Tétin refait, plus blanc qu’un œuf,
Tétin de satin blanc tout neuf,
Tétin qui fais honte à la Rose
Tétin plus beau que nulle chose
Tétin dur, non pas Tétin, voire,
Mais petite boule d’Ivoire,
Au milieu duquel est assise
Une Fraise, ou une Cerise
Que nul ne voit, ne touche aussi,
Mais je gage qu’il est ainsi:
Tétin donc au petit bout rouge,
Tétin qui jamais ne se bouge,
Soit pour venir, soit pour aller,
Soit pour courir, soit pour baller;
Tétin gauche, tétin mignon,
Toujours loin de son compagnon,
Tétin qui portes témoignage
Du demourant du personnage,
Quand on te voit, il vient à maints
Une envie dedans les mains
De te tâter, de te tenir:
Mais il faut bien se contenir
D’en approcher, bon gré ma vie,
Car il viendrait une autre envie.
Ô Tétin, ne grand, ne petit,
Tétin mûr, Tétin d’appétit,
Tétin qui nuit et jour criez:
Mariez-moi tôt, mariez!
Tétin qui t’enfles, et repousses
Ton gorgias de deux bons pouces,
À bon droit heureux on dira
Celui qui de lait t’emplira,
Faisant d’un Tétin de pucelle,
Tétin de femme entière et belle. |
Le Laid Tétin
Tétin qui n’as rien que la peau,
Tétin flac, tétin de drapeau,
Grand’tétine, longue tétasse,
Tétin, dois-je dire: besace ?
Tétin au grand bout noir
Comme celui d’un entonnoir,
Tétin qui brimballe à tous coups,
Sans être ébranlé ne secous.
Bien se peut vanter qui te tâte
D’avoir mis la main à la pâte.
Tétin grillé, tétin pendant,
Tétin flétri, tétin rendant
Vilaine bourbe en lieu de lait,
Le Diable te fit bien si laid !
Tétin pour tripe réputé,
Tétin, ce cuidé-je, emprunté
Ou dérobé en quelque sorte
De quelque vieille chèvre morte.
Tétin propre pour en Enfer
Nourrir l’enfant de Lucifer ;
Tétin, boyau long d’une gaule,
Tétasse à jeter sur l’épaule
Pour faire – tout bien compassé –
Un chaperon du temps passé,
Quand on te voit, il vient à maints
Une envie dedans les mains
De te prendre avec des gants doubles,
Pour en donner cinq ou six couples
De soufflets sur le nez de celle
Qui te cache sous son aisselle.
Va, grand vilain tétin puant,
Tu fournirais bien en suant
De civettes et de parfum
Pour faire cent mille défunts.
Tétin de laideur dépiteuse,
Tétin dont Nature est honteuse,
Tétin, des vilains le plus brave,
Tétin dont le bout toujours bave,
Tétin fait de poix et de glu,
Bren, ma plume, n’en parlez plus !
Laissez-le là, ventre saint George,
Vous me feriez rendre ma gorge. |
1 commentaire
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26 avril 2010 à 13:28
Dé
Toujours aussi goûtu le plaisir savoureux des mots anciens!