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Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville ;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s’ennuie,
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s’écoeure.
Quoi ! nulle trahison ?…
Ce deuil est sans raison.

C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine !

***

Verlaine, in Romances sans paroles, 1874
Tableau : Rue de Paris par temps de pluie, Gustave Caillebotte, 1877

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux formes ont tout à l’heure passé.

Leurs yeux sont morts et leurs lèvres sont molles,
Et l’on entend à peine leurs paroles.

Dans le vieux parc solitaire et glacé
Deux spectres ont évoqué le passé.

– Te souvient-il de notre extase ancienne?
– Pourquoi voulez-vous donc qu’il m’en souvienne?

– Ton coeur bat-il toujours à mon seul nom?
Toujours vois tu mon âme en rêve? – Non.

– Ah! les beaux jours de bonheur indicible
Où nous joignions nos bouches! – C’est possible.

Qu’il était bleu, le ciel, et grand l’espoir!
– L’espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir.

Tels ils marchaient dans les avoines folles,
Et la nuit seule entendit leurs paroles.

***

Paul Verlaine, Fêtes galantes, 1869

le ciel est par dessus le toit.
si bleu, si calme
un arbre par dessus le toit
berce sa palme

la cloche, dans le ciel qu’on voit
doucement tinte
un oiseau sur l’arbre qu’on voit
chante sa plainte

mon dieu, mon dieu, la vie est là
simple et tranquille
cette plaisible rumeur là
vient de la ville

qu’as tu fait, ô toi que voilà
pleurant sans cesse
dis, qu’as tu fait, toi que voilà
de ta jeunesse ?

***

Paul Verlaine, Sagesse, 1881


Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.

Comme les nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.

Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la Lune.

Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive?

Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable

***

Paul Verlaine, Romances sans paroles, 1874

L’échelonnement des haies
Moutonne à l’infini, mer
Claire dans le brouillard clair
Qui sent bon les jeunes baies.

Des arbres et des moulins
Sont légers sur le vert tendre
Où vient s’ébattre et s’étendre
L’agilité des poulains.

Dans ce vague d’un Dimanche
Voici se jouer aussi
De grandes brebis aussi
Douces que leur laine blanche.

Tout à l’heure déferlait
L’onde, roulée en volutes,
De cloches comme des flûtes
Dans le ciel comme du lait.

***

Stickney, 1875
Paul Verlaine, Sagesse, III, 1881.

Ce que j’écris :

La phrase qui tue :

Peu m'importe.
Peu m'importe quoi ? Je ne sais 
pas ; peu m'importe.
                    Fernando Pessoa

Classement par auteurs

Haïku !!!

Sans savoir pourquoi
                     j'aime ce monde
   où nous venons mourir___

                 Natsume Sôseki

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