Avant hier, c’était la Gay Pride : pour marquer le coup, un petit poème de Sappho…
Envers vous, belles, ma pensée n’est point changeante.
Je ne change point, ô vierges de Lesbos !
Lorsque je poursuis la Beauté fugitive,
Tel le Dieu chassant une vierge au peplos*
Très blanc sur la rive.
Je n’ai point trahi l’invariable amour.
Mon coeur identique et mon âme pareille
Savent retrouver, dans le baiser d’un jour,
Celui de la veille.
Et j’étreins Atthis* sur les seins de Dika.
J’appelle en pleurant, sur le seuil de sa porte,
L’ombre, que longtemps ma douleur invoque,
De Timas la morte.
Pour l’Aphrodita j’ai dédaigné l’Eros,
Et je n’ai de joie et d’angoisse qu’en elle :
Je ne change point, ô vierges de Lesbos,
Je suis éternelle.
***
Sappho, environ VIIe siècle avant JC
*péplos : tunique des femmes grecques
Atthis : jeune femme disciple de Sappho, dont la poétesse était amoureuse, mais qui dut quitter l’école pour être mariée. Il semble que le poème lui soit dédié.
Tableau : Klimt, Jeunes femmes
2 commentaires
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3 juillet 2010 à 08:06
Désirée
Ah bon? ça existe encore? J’en parlais avec mon mari il y a peu et le silence des médias sur le sujet me faisait dire que cette fête ne devait plus se faire. Mais il est vrai que je regarde peu la télé…
4 juillet 2010 à 11:09
Langda
Si si, la gaypride existe encore ! Ne regardant pas trop la télé non plus, je ne sais pas ce qui en a été dit ; mais je le le sais car… j’y étais ! lol – par contre je n’étais pas en policier sm, mais en costume (ce qui n’est pas moins carnavalesque pour moi) : je sortais d’un concours, et j’y suis tombé par hasard. Quand on n’est pas prévenu, ça surprend !